Un des alchimistes de 1711, un apothicaire concepteur de drogues. En quête de la drogue parfaite.
"À partir de maintenant, je ne parle plus en tant que cadre de la Famille Martillo, mais en tant qu'ami : Begg, sincèrement, tu devrais cesser de vendre tes drogues sur le marché et–"
"Je, je, je ne peux pas. C'est, c'est mon mé-métier."
"Begg !"
"En, en, en tant qu'apothicaire, j'ai dû franchir, tous les obstacles, pour devenir un, un alchimiste. Mes rêves, mes vœux, mon ambition, tout, tout va aboutir. Après plus de deux si-siècles, enfin, enfin, enfin, je vais réussir. L'humanité, rendre les humains, plus heureux, je sais c-, comment, y arriver."
En entendant ça, Maiza secoua tristement la tête.
"Comment peux-tu toujours dire ça ? Ce genre de chose n'existe pas."
"Ça, ça existe. J'ai, j'ai, toujours, voulu, rendre l'humanité, maître du monde, c'est, tout. Voulu donner, à une p-personne, la maîtrise de, de son monde, c'est tout. Pour cette personne, une création, du plus grand, ordre. Si cet état pouvait, persister pour, toujours, les gens, les humains, pourraient rire, être heureux, à-à jamais, même sur leur lit, de mort."
"Dans ce cas, est-ce que ça ne reviendrait pas à annihiler la race humaine ? Jusqu'à leur mort, les gens se drogueraient et vivraient dans des hallucinations tirées de leur esprit ; ils ne pourraient pas se nourrir et ne créeraient pas de descendance."
"Bien, bien sûr, mais, c'est juste, juste la première, étape. Je, je, je vais aussi, créer une drogue, qui laisse, les gens, reprendre c-conscience, quand ils le souhaitent, et ensuite, continuer, leurs rêves. Cette dr-drogue, ne, n'abîmerait pas le corps, humain, mais seulement, rendrait les gens, heureux."
Après avoir écouté Begg raconter son rêve enfantin, Maiza laissa échapper un soupir.
"Ton âme est déjà épuisée. Pourquoi est-ce que tu ne comprends pas ?"
"Ha, ha, ha. Toi aussi. Est-ce que, les hommes, doivent même croire, à l'âme et aux, aux autres, concepts, non scientifiques ?"
"Peu importe, il est un peu tard pour avoir une discussion sur la nature scientifique de cet univers. C'est évident, non ? Nous, qui avons passé un contrat avec un démon et sommes vraiment devenus immortels."
[...]
Ayant entendu le discours de Maiza, Begg tomba dans un silence contemplatif.
"Les humains, à la recherche, du bo-bonheur, c'est naturel, non ? Je voulais, juste, élever ça, à, un niveau, s-supérieur."
"Tout bonheur qui surpasse la nature humaine finit éventuellement par s'effondrer. N'oublie pas cela, je t'en prie."
Sur ces mots, Maiza se leva pour quitter la pièce.
"Merci, merci, merci beaucoup, Maiza. Merci, de ne pas, m'avoir, dévoré."
".............Si tu me redis ça la prochaine fois, je vais me fâcher."
Après que Maiza ait quitté la pièce, Begg planta l'aiguille de la seringue dans son poignet. Bien qu'elle contienne une drogue nettement plus pure que ce qu'on trouvait sur le marché, cela ne lui faisait plus aucun effet.
Pour lui qui vivait une vie éternelle, son cœur avait acquis une résistance qui surpassait de loin les effets de la drogue. Il ne pouvait plus éprouver le bonheur qu'il recherchait tant. Il souhaitait au moins pouvoir procurer ce bonheur à d'autres.
Mais même ça était vain.