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Gustave

Gustave St. Germain


Le vice-président du Daily Days. Accompagné de son assistante Carole Bishop.


portrait

Doubleur de Gustave St. Germain :

Version japonaise : Norio Wakamoto
Version anglaise : Kent Williams

Doubleuse de Carole Bishop :

Version japonaise : Chiwa Saito
Version anglaise : Kristin Sutton


screen


Extrait de 1934 - Alice in Jails - Streets Episode


Le retour triomphant du Vice-Président



"Monsieur le vice-président Saint-Germain ! On est arrivés ! Réveillez-vous, monsieur ! Allez, allez !"


Ils étaient à la gare de Pennsylvania Station, à New York.


Penn Station était une porte vers l'ouest, à l'entrée de la ville que de nombreuses personnes considéraient comme le joyau de la couronne des Etats-Unis, le pinacle de l'est du pays. La gare était une cohue perpétuelle de trains et de voyageurs, si bien que la voix délicate qui s'élevait au dessus du vacarme semblait presque déplacée parmi ce fouillis.


"Franchement ! Je vais devoir partir sans vous, monsieur ! Imaginez ce qui se passerait si vous vous retrouviez à repartir vers l'Ouest parce que vous vous êtes réveillé trop tard ! Le Directeur se mettrait à rire et M. Nicholas ricanerait et M. Henry glousserait et M. Elean se mettrait à déprimer parce qu'il est du genre à être bipolaire comme ça et Miss Rachel pourrait même se remettre à jouer les passagers clandestins !"


Une jeune fille sauta hors du train, tout en continuant de babiller énergiquement tel un oiseau.


Il n'y avait pas foule aux alentours, par rapport à la pagaille habituelle de Penn Station, en tout cas relativement parlant – des files de passagers remplissaient malgré tout la gare, se croisant les unes les autres en se dirigeant vers leurs destinations respectives.


La jeune fille, cependant, ignora le flot d'humains qui l'entourait et se mit à tourner sur elle-même, à la recherche de sa destination. Elle semblait avoir une dizaine d'années tout au plus, et l'aura de jeunesse et de vivacité qui émanait d'elle était d'une intensité presque contagieuse.


La seule chose qui semblait étrange chez elle était l'appareil photo qui pendait à son cou, un appareil d'apparence coûteuse semblable à celui qu'un reporter pourrait utiliser. Toutefois, au lieu de la faire paraître plus mature, la pièce d'équipement sophistiqué ne faisait que souligner sa jeunesse.


Ce n'était pas un jouet, bien sûr. L'appareil Leica était de couleur noire et argentée, et possédait un aspect sérieux et professionnel. Sa propriétaire ruinait quelque peu cette apparence distinguée, en dansant impatiemment sur place et en chantonnant alors qu'elle attendait la sortie de son compagnon.


Elle commençait à avoir le tournis à force de faire des pirouettes quand l'homme sortit enfin.


"Hmm. Rien ne sert de courir, Carole," dit-il. Au premier coup d’œil, l'homme avait l'air assez jeune, mais des lignes blanches parsemaient sa coiffure, rendant son âge difficile à deviner. Il portait un monocle sur l’œil gauche qui ne dissimulait en rien son regard acéré pareil à celui d'un aigle ; le verre brillait presque comme un miroir plutôt qu'une lentille, et réfléchissait une image déformée de la station.


Le reste de sa tenue était plutôt distinguée. Son costume taillé sur mesure et son parapluie de grande qualité lui donnait l'allure d'un de ces magnats richissimes. Cette impression était vite démentie par la menace dissimulée dans son regard perçant ; le contraste entre l'aura de danger et de dignité qu'il dégageait offrait de lui un souvenir inoubliable à ceux qui avaient l'occasion de le croiser.


"Enfin ! Vous êtes en retard, monsieur !" La fille à l'appareil se mit à afficher un sourire radieux, ignorant totalement l'aura menaçante de son compagnon. "Nous devons rentrer au plus vite pour tout écrire sur notre long voyage !"


"Grands dieux, Carole. Supposons pour le moment que chaque personne possède effectivement un nombre limité de pulsations cardiaques dans sa vie, tu ferais bien de réaliser que ton excitation ne peut que réduire le temps qui te reste à vivre sur cette Terre."


"Personne ne réaliserait quelque chose d'aussi bizarre que ça, monsieur. Ce que je réalise effectivement, c'est que la vitesse est essentielle pour un reporter ! Nous devons retourner au bureau et commencer à organiser nos articles et nos informations !"


La fille dansait sur place, pressée de partir le plus vite possible.


"Hmm. La vitesse est essentielle, Carole ? Malheureusement, je ne peux accorder que 2648 points à une telle opinion."


"...Sur combien ?"


Le vice-président ignora le regard implorant de la jeune fille et se mit à discourir sur le sujet en question.


"Ce qui est le plus important pour un reporter de quotidien, c'est l'exactitude... c'est ce que j'aimerais dire, mais en réalité, ce serait en soit une inexactitude. Des articles peuvent être – et sont, bien trop souvent – basés sur rien de plus que des spéculations et des conjectures. De fait, de telles rumeurs peuvent parfois faire gonfler les ventes bien plus que ne le pourrait la simple vérité. Ce qui compte, c'est l'instinct, la chance, et la fibre morale. On pourrait même dire que le corps et l'esprit du journaliste ne forment qu'un capital, les battements de son cœur et la vivacité de ses pensées et même sa carrière journalistique convergeant ensemble pour égaler sa propre vie... Mais dans ce cas, nous ne pouvons aboutir à une conclusion bien définie, et donc même cette réponse ne vaut pas plus que 2649 points."


"Juste un de plus pour tout ça ?! Attendez, non. D'accord, monsieur. Faisons comme vous voulez. Dépêchons-nous de retourner au bureau afin de pouvoir activer nos battements de cœur et vivifier nos pensées--"