Informatrice pour le Daily Days. Elle a l'habitude de jouer les passagers clandestins sur les lignes de chemins de fer.
Le Président posait souvent à Rachel toutes sortes de questions. Certaines de ces questions concernant la ville étaient parfaitement incongrues, mais il lui expliqua qu'il les lui demandait afin d'analyser quel type d'information était difficile à obtenir et à identifier. Rachel avait du mal à comprendre ce qu'il voulait dire, mais elle était satisfaite tant qu'il continuait à lui acheter ses informations.
Rachel était toujours en déplacement, d'une ville à l'autre. La plupart des revendeurs d'informations ne se donnaient pas cette peine. Après tout, peu d'entre eux avaient besoin d'obtenir des informations provenant d'autres villes.
Sans compter que les frais de transport étaient exorbitants. Si elle ne réussissait pas à dénicher des informations de valeur, elle serait incapable de continuer ce métier, sans parler de dégager des profits.
Mais Rachel n'avait pas de telles inquiétudes. Après tout, elle voyageait toujours clandestinement à bord des trains qu'elle prenait.
"C'est une revanche", avait-elle une fois expliqué au Président.
Le père de Rachel avait autrefois travaillé comme mécanicien pour une certaine compagnie de chemins de fer.
Ce n'était pas un incident rare. Un jour, il y eut un accident causé par une pièce défectueuse. La compagnie rejeta toute la responsabilité sur le père de Rachel, quand bien même c'était la faute de la direction, qui avait ignoré les demandes répétées de remplacement des pièces émises par les employés.
Quelle ironie que son père, l'homme qui avait affirmé qu'il serait dangereux de continuer à utiliser la pièce défectueuse, soit tenu responsable ? Il n'y avait aucune preuve pour soutenir ses déclarations, et ses collègues mécaniciens avaient gardé le silence suite aux pressions.
C'était une histoire banale quelque soit les époques. Rachel grandit en voyant son père endurer épreuve après épreuve.
Sa haine de la compagnie de chemins de fer se reporta éventuellement sur les lignes de chemins de fer elles-même. Mais elle était aussi au courant de l'amour que son père portait aux rails. Alors qu'elle était prise entre sa vendetta contre la compagnie et l'amour des rails de son père, Rachel prit finalement la décision d'embarquer clandestinement. Cela ne causerait aucun dommage aux trains ni aux passagers, mais serait un léger désagrément pour la compagnie de chemins de fer. Bien entendu, le dommage qu'elle causait était minimal et n'était finalement rien de plus qu'un acte d'auto-satisfaction. Mais si on considérait les problèmes légaux que posaient ses actes, Rachel se mettait aussi en danger.
Et pourtant elle continuait à voyager en passagère clandestine afin de réprimer sa colère. Peut-être se cherchait-elle une raison de vivre dans ses actions.
Après avoir entendu ça, le Président lui dit, "Intéressant. Si tu arrives un jour à te trouver un but, je suggère que tu achètes des billets de train. Achète tous les billets que tu aurais payé si tu n'avais pas décidé d'embarquer clandestinement. Vois ça comme une façon de repayer ton père, plutôt que la compagnie." Il ricana.
Pouvoir acheter des billets de train pour son père. Un tel jour viendrait-il jamais ? La question lui trottait dans la tête chaque fois qu'elle prenait le train.